La diversité ethnique et culturelle est l’un de ces éléments qui fondent la nation congolaise. Dans chaque coin et recoin du pays vivent des tribus et groupes ethniques qui observent un certain style de vie autonome différent de celui des communautés avoisinantes. Entre ces communautés, les échanges sont définis par plusieurs aspects : antécédents historiques, commerce, contexte humanitaire surtout marqué par le conflit, etc.
Cette diversité culturelle constitue l’une des richesses de la RDC, bien sûr, mais certains groupes ethniques n’ont pas la possibilité de tirer profit de certaines opportunités au même titre que les autres. C’est le cas des populations pygmées, par exemple. Vivant pour la plupart de la pèche et de la cueillette dans la forêt suivant sur un style de vie nomade, ce groupe ethnique n’a pas le même accès que le reste des congolais à certaines ressources.
Habitant la région frontalière entre la province du Nord-Kivu et celle de l’Ituri, Nakafu –nom d’emprunt– n’a eu vent de la récente campagne de réparation gratuite des fistules menée à l’Hôpital Général de Référence de Beni que d’une façon qu’elle qualifie en quelque sorte de miraculeuse . « Une amie qui sentait les urines m’a informée qu’elle se rendait à Beni pour les soins. Comme j’avais le même problème de santé je l’ai suivie, et c’est comme cela que j’ai pu être soignée », a-t-elle déclaré à sa sortie d’hôpital, guérie d’une fistule qu’elle portait depuis près de 9 ans.
Nakafu fait partie de ce peuple regroupé dans la catégorie pygmée. Elle vit dans les périphéries du village Oicha, dans un habitat non couvert par les ondes radiophoniques. Les hostilités persistantes dans la contrée, qui se situe quasiment au point central du fameux Triangle de la Mort, ne permettent pas l’accès facile aux équipes d’avance pour la sensibilisation.