Pour les équipes locales des structures de santé dans lesquelles nous intervenons, chaque campagne menée constitue une opportunité de remise à niveau des connaissances en matière de chirurgie. Nous essayons d’associer les médecins et infirmiers, techniciens de laboratoire et de salle d’opération, à chacune des étapes qui rentrent dans la ligne des campagnes de réparation des fistules.
Le contexte de pauvreté qui caractérise la partie Est de la RD Congo et les autres régions dans lesquelles nous intervenons nécessite des soins de proximité. N’ayant pas la possibilité d’être partout au même moment, nous devons nous assurer d’une présence qui mène le premier palier des soins. Savoir identifier une fistule, poser un diagnostic précis, appliquer les principes de prévention de la fistule obstétricale, voilà ce à quoi nous essayons d’initier les équipes locales dans l’arrière-pays.
A chaque fois, nous essayons de partager certains facteurs de risque susceptibles de générer des fistules obstétricales. Ces facteurs sont principalement regroupés dans le vocable 4 TROPs, notamment les grossesses trop précoces, les grossesses trop rapprochées, les grossesses trop nombreuses et les grossesses trop tardives .
Le risque découlant de ces facteurs est accentué par le manque de spécialistes en matière de la santé de la femme dans les structures sanitaires. Certaines pratiques traditionnelles d’accouchement, dans des milieux souvent isolés, renforcent ces risques de façon exponentielle.