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HGR de Kibombo, province du Maniema: 102 femmes réparées
2021-10-23 | Dr Justin PALUKU LUSSY

HGR de Kibombo, province du Maniema: 102 femmes réparées

C’est au total 102 femmes qui viennent d’être libérées de leurs fistules obstétricales, prolapsus génitaux et bien d’autres complications gynécologiques à l’Hôpital Général de Référence de Kibombo, Territoire de Kibombo, en province du Maniema, à l’issue d’une campagne de soins gratuits pour femmes exécutée par HEAL Africa dans la région. Cette campagne a été possible grâce au financement de la Banque Mondiale à travers le Fonds Social de la RDC.

Le revers rural de la province du Maniema pose un défi majeur à la dignité de la femme qui, face aux limitations socio-économiques et culturelles qu’elle affronte au quotidien, ne lui rend pas facile le travail de donner la vie. « Garder sa bonne forme physique après un accouchement est un fait qui relève de la plus haute providence à Kibombo » , ss’est confié Cécile, une bénéficiaire qui a eu sa fistule réparée après 9 ans.

Nombreuses femmes voient leurs enfants naitre en chemin vers l’hôpital, parce que la décision de les y amener pour l’accouchement a été prise en retard. Un deuxième défi se pose pour celles qui arrivent quand-même à atteindre les structures à temps. C’est le défi relatif au manque d’expérience du personnel soignant. Couplé avec l’inadaptation du matériel utilisé pour l’accouchement dans le contexte médical rural du Maniema, cela enfonce encore plus la femme dans les retranchements les plus sombres des complications post-accouchement.

Dans certains environnements culturellement conservateurs de la province du Maniema, comme sur la quasi-totalité de l’étendue de la RD Congo, la décision d’amener la femme enceinte vers une structure des soins requiert un accord/information préalable du mari.

Le taux d’analphabétisme élevé de la femme rurale du Maniema la garde dans un cercle néfaste des rumeurs et fausses informations qui, très souvent, jouent à son désavantage. « Deux de mes voisines porteuses de fistules n’ont pas voulu faire le voyage pour les soins, parce qu’elles auraient entendu dire que les médecins prélèvent des organes vitaux des patientes lors des interventions pour ensuite les revendre. Personnellement, je suis venue parce j’étais disposée à tenter l’impossible pour être délivrée de cette fistule qui me torturait depuis près de 9 ans » , ’est confiée Cécile, une bénéficiaire guérie.

La campagne de chirurgie mobile, organisée du 20 juillet 2021 au 08 août 2021, a été conclue dans une effusion de joie générale des femmes, qui en ont été les bénéficiaires directes.